L'Anneau de la Mémoire au cœur des collines et plaines d'Artois

Collines et plaines d’Artois 14-18

Entre Lens et Arras, sur les collines et dans les plaines d’Artois, s’est jouée il y a un peu plus de cent ans l’Histoire du monde et celle de nations entières. Une histoire écrite par des milliers d’hommes dont les histoires se racontent encore aujourd’hui, comme pour les garder vivants. Aujourd’hui, on vient du monde entier pour se souvenir de ceux qui ont vécue cette histoire et découvrir des lieux de mémoire qui leur rendent hommage.

Une destination mondiale de tourisme de mémoire inscrite à l’UNESCO

La destination mémorielle internationale Collines et Plaines d’Artois 14-18 regroupant Arras Pays d’Artois Tourisme et Lens-Liévin Tourisme se réjouie de l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO des Sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale Front Ouest (139 sites en Belgique et France) qui vient d’être adoptée en séance plénière lors de la 45e session du comité du patrimoine mondial à Riyad en Arabie Saoudite, le mercredi 20 septembre 2023.

Avec 10 des 14 sites du département du Pas-de-Calais, Collines et Plaines d’Artois 14-18 confirme sa vocation de destination mondiale du tourisme de mémoire.

Les collines d’Artois pendant la Première Guerre mondiale

Soldats allemands dans une tranchée de lorette, fond Alain Jacques

Pendant la Première Guerre mondiale l’Artois et ses collines sont le théâtre de nombreuses batailles. En 1915, la ligne de front traverse les collines de l’Artois ; la crête de Vimy et la colline de Lorette, qui dominent le Bassin minier, attirent toutes les convoitises. Il faut prendre les points hauts pour repousser le front. Pendant la durée du conflit, ce sera l’enjeu de toutes les batailles dites d’Artois pour les troupes françaises puis pour les Britanniques. Ces batailles sont particulièrement meurtrières et les pertes humaines, considérables. En 1915, on surnomme avec effroi la colline de Lorette, « la colline aux 100 000 morts »…

A l’étranger, l’histoire qui s’est déroulée sur les Collines et les Plaines de l’Artois est largement connue, elle est partagée et transmise par les Britanniques et les habitants des pays du Commonwealth. En France elle a été éclipsée par ce qui s’est joué à Verdun. Les Français découvrent l’importance et l’aspect international unique des batailles d’Artois lors du Centenaire de la Première Guerre mondiale, de 2014 à 2018.

Quand les Britanniques entrent en guerre, pour protéger et soutenir la Belgique envahie par l’Allemagne, ils font rapidement appel à leurs colonies pour venir renforcer leur armée. Des hommes du monde entier sont volontaires pour s’enrôler, mentent sur leur âge, parcourent parfois des milliers de kilomètres. Ils traversent des océans pour venir combattre à Souchez, Loos-en-Gohelle ou Roclincourt, sur le front de l’Artois, lui conférant rapidement une dimension internationale unique. Au total, sur la durée du conflit, on compte une soixantaine de nations ayant combattu en Artois. Elles sont issues des colonies britanniques ou de la Légion Etrangère.

Le devoir de mémoire

Sur les collines et dans les plaines d’Artois, chaque ville, chaque village possède son mémorial ou son cimetière militaire. La vie s’est reconstruite autour de la mort. Et aujourd’hui, des paysages apaisés ont remplacé les champs de batailles. Les lieux autrefois dévastés reprennent vie et accueillent désormais randonneurs, promeneurs et sportifs. Des monuments sobres et épurés rendent hommage aux soldats. La beauté des lieux retrouve sa place. Ces lieux sont d’une puissance émotionnelle rare. Ils racontent l’espoir, la résilience, la renaissance, la paix et la force du retour à la vie…

Ce tourisme de mémoire que nous connaissons aujourd’hui n’est pas récent. Il est véritablement né de la guerre, avant même que l’armistice ne soit signé. En 1916, paraissent les guides Michelin, très rapidement traduits en anglais. Ils proposent aux familles des disparus de visiter les ruines et les champs de batailles, dans des zones parfois très peu accessibles. A la recherche de la sépulture ou de l’endroit où un mari, un fils, un frère est tombé.

Nos sites de mémoire majeurs

Entre Loos-en-Gohelle et Serre-les-Puisieux, on compte 13 des 36 sites majeurs de la Première Guerre mondiale des Chemins de Mémoire. Depuis septembre 2023, 10 des 14 sites du Pas-de-Calais sont inscrits à l’Unesco des Sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale Front Ouest (139 sites en Belgique et France).